OEUVRES BADINES
Reliure réalisée par Léo Nine
Ces Oeuvres Badines d'Alexis Piron ont été éditées par Georges Briffaut en 1949.
La figure d'Alexis Piron est restée longtemps dans des nimbes de légendes : son nom évoquait ou des poèmes bachiques de Bourguignon bon vivant ou des élucubrations pornographiques d'incoercible vicieux.
Fils d'un apothicaire-poète, il naquit à Dijon, le 9 juillet 1689, dans la rue de la Poulaillerie devenue rue Alexis-Piron.
Son père a marqué sa place dans cette littérature régionale si précieuse pour les ethnologues et si savoureuse pour les indigènes du terroir, pour lesquels elle est vraiment la synthèse de leurs traditions.
Il voulut élever son fils dans l'austérité d'une éducation simple, grave et régulière mais ce fut peine perdue.
Alexis Piron devient scribe chez un riche financier-poète qu'il quitte pour faire ses études de droit à Besançon mais renonce au barreau car la profession d'avocat lui semble "trop noble pour être compatible avec le besoin d'un écu".
Dès lors il mène une existence de bohème de salons en cabarets, de banquets en beuveries.
Arrivé à Paris en 1719 après une existence pénible de copiste, il fut attiré par le théâtre où il cueillit quelques agréables lauriers.
Il ne fut pas un grand poète mais un inimitable homme d'esprit, de verve bien gauloise.
Dans une société où l'on voulait l'embarrasser, on envoya une petite file lui demander :
"Qu'est-ce que c'est qu'un pucelage ?"
"Ma bonne amie" répondit Piron, "c'est un petit oiseau qui s'envole quand la queue lui pousse."
Il n'en reste pas moins acquis que Piron fut élu en 1753 au fauteuil de Languet, archevêque de Sens, mais la cabale de ses ennemis réussit à obtenir du roi la défense d'admettre le poète parmi les Immortels.
Il se vengea par une simple épithète accolée aux Quarante qu'il appelait "les invalides de l'esprit". Louis XV reconnut d'ailleurs explicitement que l'excommunication académique de Piron était excessive, puisqu'il lui accorda, sur sa propre cassette, une pension annuelle de mille livres, par les soins de Mme de Pompadour.
De la Comédie-française où régnait un certain désordre il dit :"C'est une vieille catin qui a perdu ses règles."
Il mourut à Paris à l'âge de quatre-vingt-trois ans.
Texte extrait de l'introduction écrite par un "bibliophile bourguignon".
Reliure en cuir gris avec inclusion d'une peinture acrylique sur bois (copie d'une des illustrations). Le fauteuil est recouvert de tissus.
Ce même tissus a été reproduit sur papier pour les pages de garde.
Livre numéroté
Les nombreuses illustrations sont des compositions originales de Paul-Emile Becat peintre, graveur et dessinateur français.